Ma vision pour Liège : Transport et logistique
Située à 20 km des Pays-Bas, à 40 km de l’Allemagne et à 100 km de la capitale de l’Europe, Liège affiche (quasi) naturellement une dimension internationale.
Au cours de ses expériences passées d’Administrateur du Port autonome de Liège et de Vice-Président du Conseil d’administration de Liege Airport, Gilles Foret s’est employé à promouvoir plus encore la métropole liégeoise sur l’échiquier international.
Une volonté qu’il poursuit aujourd’hui en suggérant la création d’une « Maison internationale » et en apportant son soutien au projet ferroviaire EurekaRail.
Liège a-t-elle le potentiel pour se maintenir en tant que pôle logistique incontournable ?
« Nous avons toutes les cartes en main. Outre son positionnement idéal au carrefour des grands corridors européens, la région liégeoise dispose d’infrastructures logistiques hors du commun dont une plateforme multimodale (le Trilogiport), le 3ème port intérieur européen, le Port Autonome de Liège (PAL) – grâce auquel nous sommes en connexion directe avec les grands ports maritimes d’Anvers, Zeebrugge et Rotterdam – ainsi que le 8ème aéroport cargo d’Europe, Liege Airport. Concernant ce dernier, l’arrivée annoncée de deux importants acteurs chinois de l’e-commerce démontre que nous sommes toujours dans le bon en matière de logistique. »
Quels sont les points sur lesquels nous pouvons encore nous améliorer ?
« La complexification de la supply chain requiert des compétences toujours plus pointues. Or aujourd’hui, les acteurs du secteur ne trouvent pas en région liégeoise l’ensemble de la main d’œuvre dont ils ont besoin. Si nous voulons rester compétitifs, de nouvelles formations telles que la formation « Douanes et accises » doivent être soutenues. Pour que Liège soit pleinement quadrimodale, le transport ferroviaire est également appelé à s’y développer. »
Comment renforcer le fret ferroviaire en région liégeoise ?
« Voici quelques mois, j’ai organisé une table-ronde en compagnie du Ministre des Transports, François Bellot, et d’une dizaine d’entreprises privées liégeoises. L’objectif de cette rencontre était d’identifier des pistes destinées à encourager le recours au rail pour le transport de marchandises. Diverses suggestions ont retenu notre attention dont l’augmentation de la capacité des gares de Bressoux et Kinkempois. La création d’un opérateur ferroviaire de proximité qui rassemblerait des marchandises éparses pour composer des trains complets à destination de différentes villes européennes a également été évoquée. »
Qu’en est-il du projet Liège Carex ?
« Il est malheureusement en suspens. Liège a fait montre d’opiniâtreté pour le voir aboutir, mais son avancée est désormais freinée par nos partenaires européens. Ceci étant dit, indépendamment de l’évolution de cette ligne express, nous devons continuer à développer le fret ferroviaire classique pour que Liège ne soit pas contournée et demeure à la croisée des chemins. »
Un autre projet ferroviaire vous tient à cœur : Eurekarail. En quoi consiste-t-il ?
« L’ambition d’Eurekarail est de faciliter le transport de passagers au sein de l’Euregio. S’il devait se concrétiser, le navetteur liégeois bénéficierait de deux connexions par heure entre Liège et Maastricht, au lieu d’une actuellement. Il pourrait également rejoindre de manière beaucoup plus aisée les villes d’Heerlen et d’Aix-la-Chapelle. A ce stade, Eurekarail suscite davantage d’engouement chez nos voisins allemands et néerlandais que chez nous. Mais je ne désespère pas de voir rapidement aboutir ce projet conçu dans l’intérêt des touristes et des travailleurs de l’Euregio. »
La gare de Liège Guillemins est-elle suffisamment internationale ?
« En 2015, lorsqu’a été annoncée la suppression des deux connexions quotidiennes du Thalys reliant Paris au départ de la Cité ardente, via la dorsale wallonne, beaucoup ont claironné qu’il s’agissait de la fin des ambitions internationales de Liège Guillemins. Il n’en est rien. Aujourd’hui encore, un voyageur d’affaires peut facilement se rendre, au départ de Liège, à un rendez-vous professionnel à Londres, Paris, Amsterdam, Lille, Luxembourg ou Francfort et regagner son domicile le soir-même. Les connexions existent. En revanche, des améliorations pourraient être apportées en termes d’horaires pour faciliter certaines correspondances.
Le rayonnement international de la gare de Liège passe aussi par une connexion directe avec l’aéroport de Bruxelles National. Il est regrettable pour une ville telle que la nôtre que cette ligne n’existe pas encore.
Une gare internationale, enfin, c’est une gare capable d’accueillir correctement ses voyageurs venus de l’étranger. Et sur ce point, les manquements sont nombreux. La gare des bus et le terminal Taxi, par exemple, manque d’attractivité et de clarté. La signalétique y est insuffisante. Notre gare est belle, mais loin d’être 100% fonctionnelle. »
Grâce au Trilogiport, Liège dispose d’une plateforme logistique unique. N’est-il pas regrettable que ce dossier – comme d’autres – ait mis 10 ans à se concrétiser ?
« Il est certain que si l’idée du Trilogiport avait pu se matérialiser dès son évocation, elle nous aurait apporté un avantage concurrentiel plus important encore. Mais je ne suis pas partisan d’une politique « bulldozer ». La proximité du site avec certaines zones résidentielles a contraint l’ensemble des acteurs à définir un modus vivendi. Ce dialogue a pris du temps mais il a donné naissance à un projet durable, permettant une cohabitation apaisée entre activité économique et zone résidentielle. »
Afin de soutenir le rayonnement de Liège au-delà de nos frontières, vous avez récemment évoqué la création d’une Maison internationale…
« L’internationalisation de Liège s’opère actuellement via divers réseaux : universitaires, économiques, touristiques, diplomatiques… La création d’une Maison internationale permettrait de coordonner les actions de tout ceux qui ont des contacts à l’international dans le but de mener des actions communes, tant pour accueillir des visiteurs étrangers que pour exporter nos compétences. Elle nous aiderait à convaincre des professeurs d’université, des chefs d’entreprise ou des politiques de faire un détour par Liège lors de leur passage à Bruxelles et positionnerait résolument la ville de Liège comme métropole qui compte en Wallonie et en Europe. Le Palais des Congrès constituerait un siège idéal pour cette maison, à proximité de la gare des Guillemins et à deux pas du futur centre consulaire international. »
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Le choix de l’optimisme
L’enseignement
L’économie et la culture
La mobilité
La transition écologique
La Meuse
Patrimoine et mémoire
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