Actualisation du Plan Communal de Mobilité
Dans la foulée de l’adoption du Plan Urbain de Mobilité (PUM), la Ville de Liège a actualisé son Plan Communal de Mobilité (PCM) en novembre 2021. Grâce à ces 2 documents, elle dispose d’une véritable stratégie de mobilité pour transformer son territoire et faire face aux nombreux défis visant à rendre Liège plus agréable à vivre et plus attractive.
Liège, comme les autres métropoles européennes, se transforme en misant sur une mobilité plus réfléchie, englobant l’ensemble des modes de transport sans les opposer, pour répondre aux besoins des citoyens de la ville et de ceux de la périphérie, ainsi qu’aux enjeux climatiques actuels des grandes villes.
Grâce au nouveau Plan Communal de Mobilité (PCM), nous comptons rendre la ville plus agréable pour ceux qui y vivent (en pacifiant les quartiers), plus attractive pour ceux qui souhaitent y venir pour se promener, la visiter, faire du shopping ou profiter des restaurants et terrasses (en rendant la Ville plus attractive). Il s’agit notamment de donner l’envie aux habitants de la périphérie de (re)venir à Liège plus souvent pour profiter d’un centre-ville agréable et accessible. Toutes ces offres de mobilité alternatives sont désormais reprises sous le concept « MobiCité ».
1) Utilisation des données mobiles pour objectiver nos politiques publiques
Pour monitorer cette stratégie et s’assurer que les investissements réalisés visent l’objectif que la Ville s’est fixé, une véritable culture des données s’est développée avec la collecte d’un maximum de données utiles à l’évaluation de notre stratégie (flux de véhicules, analyse de l’origine / destination, calcul des vitesses moyennes, projection de la congestion, disponibilité des parkings ou horaires des transports en commun en temps réel, etc).
L’open data permet également de connaître le nombre de place Shop&Drive et Kiss&Ride en temps réel. Il y a actuellement près de 450 places de ce type à Liège et celles-ci ont vocation à augmenter. Pour contrôler ces emplacements, des capteurs ont été installés dans le sol et ils détectent lorsque qu’un véhicule arrive ou quitte l’emplacement. Si le véhicule reste plus de 30 minutes dans le cadre d’un Shop&Drive et de 15 minutes dans le cadre d’un Kiss&Ride, il est alors en infraction. A terme, on peut imaginer que ces données en temps réel de stationnement soient incorporées aux GPS connectés et qu’en plus de vous donner un itinéraire pour vous rendre au centre-ville, ce GPS vous informe des places disponibles voire vous en réserve une lorsque votre arrivée est imminente. Ce serait évidemment une bonne chose pour les automobilistes mais aussi pour les commerces de proximité et, de manière plus macro, pour l’ensemble de la mobilité des villes car la recherche d’une place de stationnement peut représenter jusqu’à 20 à 25% des flux de mobilité.
En matière de mobilité active, j’ai d’ailleurs permis l’installation des trois premières bornes de comptage piéton et vélo sur la Passerelle. Ce système permet de collecter en temps réel les données de flux piéton et cycliste et d’affiner les analyses en matière de mobilité. Cela a également vocation à motiver les piétons et cyclistes en créant un sentiment d’appartenance à une communauté et à promouvoir l’utilisation des modes doux auprès des automobilistes en leur montrant que de nombreux citoyens optent pour la marche ou le vélo. Ces données sont également disponibles sur la plateforme open data de la Ville.
2) Réflexion approfondie concernant la logistique urbaine
Il est évident qu’avec l’arrivée du Tram en Cité ardente, nous avons entamé une restructuration totale de la Mobilité de notre ville. Les différents travaux qui meurtrissent actuellement notre centre-ville tendent à privilégier un apaisement des espaces publics et à accroitre la place des modes actifs à Liège comme le prévoit le Plan Communal de Mobilité.
D’autres travaux structurants pour notre territoire comme l’Eco-quartier de Coronmeuse ou la revitalisation du quartier de Bavière favoriseront les modes durables et alternatifs.
La Ville de Liège a engagé une réflexion autour de la logistique urbaine avec les professionnels du secteur comme Logistic in Wallonia. Une première opérationnalisation, en collaboration avec Rayon 9 (acteur cyclologistique déjà très actif sur Liège) et Multipharma, avait d’ailleurs pu voir le jour afin de faciliter la livraison de médicaments au Centre-Ville.
Appuyée par cette étude et cette expérience probante, une autre étude en vue d’opérationnaliser la logistique urbaine durable au centre-ville a été menée.
La typologie et la nécessité d’identifier des hubs en phase avec la réalité de l’écosystème liégeois faisaient également partie de la mission confiée au consortium Néolia, regroupant différents experts dont Urbike, acteur majeur de la cyclologistique à Bruxelles.
En ce qui concerne la cyclologistique au niveau des services de la Ville, il ressort actuellement que cette opération pourrait être menée sous forme de projet-pilote avec les services chargés de la maintenance des bâtiments.
A l’heure actuelle, nous étudions également la possibilité d’introduire la notion de logistique durable dans les cahiers des charges, ce qui pourrait inciter des entreprises à promouvoir la cyclologistique.
Enfin, nous travaillons également en partenariat avec BPost pour la mise en place d’une Eco-Zone d’Outremeuse et dans l’hypercentre en vue de promouvoir la livraison durable de colis via des vélos cargos notamment.
3) Travail de fond autour de la mobilité scolaire
Avec près de 100.000 élèves et étudiants, le monde de l’école a un impact non-négligeable sur la circulation à Liège. Améliorer la mobilité scolaire, c’est donc améliorer le trafic routier de manière globale à Liège.
Dès 2020, de nombreuses initiatives visant à améliorer la mobilité autour des établissements scolaires ont été proposées : animations d’éducation à la sécurité routière, organisation du « Brevet cycliste », mise à disposition de vélos et de barrières nadar pour le stationnement des vélos, box vélos.
Concernant les animations menées dans les différents réseaux scolaires, en collaboration avec le secteur associatif, la Ville de Liège propose aux écoles un accompagnement dans leur réflexion sur la mobilité et la sécurité routière. Il permet à des classes de 4ème, 5ème ou 6ème primaire de vivre une animation comprenant des activités pratiques ainsi qu’une observation des abords de l’école avec les élèves. 13 classes issues de 9 écoles primaires et secondaires ont pu y prendre part.
Complémentairement à ces activités, l’asbl Provelo a accompagné des classes de 5ème et 6ème primaire dans l’apprentissage de la conduite à vélo. Les élèves, accompagnés de leurs professeurs et des formateurs de ProVelo, ont découvert théoriquement mais aussi pratiquement comment se déplacer de manière autonome et sécurisée à vélo. A la fin du projet, chaque élève a pu passer son brevet du cycliste pour attester son aptitude à se déplacer de manière autonome et sécurisée seul sur un parcours déterminé et connu.
Pour ce qui est du stationnement des vélos à proximité des écoles, 5 box sont programmés suite à un appel à projet lancé par la Ville de Liège. Si l’essentiel des efforts avaient d’abord été concentrés auprès de l’enseignement fondamental et secondaire, nous avons également souhaité soutenir l’enseignement supérieur pour promouvoir les modes actifs auprès des enseignants et des étudiants. En outre, plus d’une centaine de barrières nadar spécifique aux vélos ont été fournies à de nombreux établissements scolaires liégeois.
En ce qui concerne le stationnement des véhicules motorisés aux abords des écoles, dans la suite des actions mises en place dans le cadre du Plan Communal de Mobilité une centaine de places KISS&RIDE ont été mises en place à Liège. Il s’agit d’une solution gratuite de parking intelligent à proximité des écoles et des crèches, permettant aux automobilistes de se garer gratuitement pendant 15 minutes pour déposer et reprendre leurs enfants.
Ce dispositif vise à augmenter la disponibilité de parking en favorisant une rotation rapide des voitures et, surtout, à améliorer la sécurité aux abords des écoles en proposant aux parents des places dédiées et matérialisées respectant les prescrits du Code de la route. L’objectif est que les élèves se sentent en sécurité et puissent se réapproprier l’espace public près de leur établissement scolaire et éviter de créer des embouteillages provoqués par des voitures qui cherchent désespérément une place à proximité de l’école.
A ces différentes initiatives s’est également ajoutée la possibilité pour les écoles d’émettre le souhait de s’investir dans une rue scolaire. Il s’agit d’une rue située à proximité immédiate d’une école et qui est fermée aux véhicules motorisés durant les heures d’entrée et/ou de sortie de l’école. Cette demande devra bien entendu faire l’objet d’une concertation auprès des services de police compétents et d’un engagement important de l’école ou de bénévoles afin de garantir le succès de l’initiative.
4) Lancement d’une réflexion autour de la navette fluviale
Au regard de l’évolution de mobilité au centre-ville et de la restructuration des différents modes de transport, dans une vision intermodale, la Ville souhaite étudier en profondeur les possibilités qu’offre le transport fluvial au quotidien. Dès lors, une étude destinée à objectiver l’opportunité que représenterait pour Liège l’organisation d’un mode complémentaire de transport par bateau en analysant toutes les possibilités de parcours a été lancée. Des possibilités incluant la Dérivation moyennant des embarcations adaptées au faible tirant d’eau, ce qui permettrait à la rive droite de bénéficier également de ce mode alternatif de transport.
Il faut mesurer la faisabilité d’installer un service plus régulier, d’un point de vue technique (infrastructures, pontons…), organisationnel (services, billetterie, itinéraire…) et budgétaire pour assurer un véritable transport au quotidien des personnes par la voie d’eau.
5) Montrer aussi l’exemple au niveau de la mobilité interne
Le Plan Communal de Mobilité de la Ville prévoit que notre institution doit jouer un rôle modèle dans le cadre des déplacements domicile-travail mais également pour la mobilité des agents lors de l’exercice de leur mission.
A cette fin, on constate que depuis 2010, la part modale dédiée au vélo est passée de 3 à 14% !
Afin de sensibiliser davantage encore les travailleurs de la Ville de Liège à choisir un mode alternatif à la voiture individuelle pour se rendre sur leur lieu de travail, nous avons organisé des Défis « Tous Vélos Actif » qui ont remporté un franc succès.
Nous avons également investi au niveau des infrastructures pour offrir des parkings vélos sécurisés :
- 50 places rue de Namur,
- 10 places rue de l’Epée,
- 61 places dans Ilot Saint-Georges et 120 places dans le parking Cité afin de pouvoir garantir à un maximum de travailleurs de la Ville de Liège de trouver à proximité de leur lieu de travail une offre de parking sécurisée pour celles et ceux qui décideront de venir à vélo.
Pour accentuer encore ces changements positifs, nous avons mis en place des ateliers d’initiation et de perfectionnement aux deux roues motorisées à destination des agents.
En outre, nous organisons régulièrement des campagnes de communication via l’intranet du personnel pour les informer des indemnités prévues pour les travailleurs qui emploient les transports en commun ou les modes actifs pour venir travailler.
A ce titre, 75 agents se partagent 47.411 € d’indemnités vélo pour leurs déplacements domicile-travail pour un total de 182.353 km (0.28€ / km) parcourus par les vélo-taffeurs de la Ville de Liège, 1.193 agents bénéficient d’un abonnement de bus et 85 agents d’un abonnement de train pris en charge à 85% par la Ville de Liège.
De plus, lors de la Semaine de la Mobilité 2023, nous avons également donné la possibilité aux agents Ville de Liège de bénéficier d’un abonnement d’un mois gratuit à la SNCB afin d’inciter ceux qui le peuvent à privilégier le train. En ce qui concerne les déplacements des agents de la Ville lors de leurs missions, à l’heure actuelle, 45 vélos et 12 trottinettes de service sont répartis au sein des différents services afin de faciliter les missions des agents.