Se déplacer autrement, la mobilité de demain !
Se lever, déjeuner, prendre sa voiture, arriver au boulot, faire sa journée, reprendre sa voiture, rentrer chez soi. Ajoutez-y des embouteillages à l’aller et au retour et vous obtenez le schéma classique d’une journée de beaucoup de travailleurs en Belgique.
Ce modèle est aujourd’hui dépassé. Trop de voitures sur les routes c’est un trafic congestionné, un air pollué, des utilisateurs stressés, etc. A notre époque, l’adage « ma voiture, ma liberté » n’est plus d’actualité. Désormais, c’est plutôt « ma mobilité, ma liberté » dont il faudrait parler.
Depuis longtemps, déjà, je plaide en faveur d’une approche intermodale de la mobilité. Il ne faut pas privilégier un seul mode de transport mais au contraire tous ceux disponibles sur le marché, pour autant qu’ils soient complémentaires (horaire, nœud de connexion, disponibilité, …). A ce titre, le développement de l’open data dans les secteurs publics des transports doit être accéléré, sans quoi tout ceci sera impossible à mettre en œuvre.
Car cette mobilité 4.0, bien que portée par des acteurs privés du high-tech, est connectée, partagée et basée sur les données. On pourrait aussi rajouter qu’elle est de plus en plus électrique. En Belgique, par exemple, l’an dernier, sur 485 000 vélos vendus, 218 000 étaient équipés d’un moteur.
La jeune génération ne voit plus la voiture comme un accomplissement et envisage la mobilité comme un service à utiliser. Elle n’hésite pas à varier les modes de transports, surtout en ville, qui se développent eux aussi à une grande vitesse. Car la nouvelle mobilité pourrait bien passer par les deux-roues (au sens large) dont les ventes explosent : vélo, trottinettes, scooter, etc. Et, encore une fois, une mobilité électrique et partagée. A Bruxelles, par exemple, la part modale du vélo est de 3 %, là où Amsterdam (32 %), Copenhague (29 %) et Berlin (13 %), preuve que le chemin à parcourir est encore long. Les initiatives privées pour augmenter cette part modale du vélo se multiplient depuis plusieurs mois.
Les transports publics ont également encore un grand rôle à jouer. Cependant, leur avenir reste incertain car ils sont à la croisée des chemins. En Allemagne, à Stuttgart, la compagnie de transport en commun s’est associée à un constructeur automobile, Mercedes, pour proposer une offre électrique autonome publique. C’est vers ce genre de partenariat qu’il faut tendre.
Le mouvement est en marche et il sera impossible de l’arrêter. Il convient donc de l’accompagner par des mesures politiques fortes, efficaces et pertinentes. Adopter une politique de smartmobility serait extrêmement profitable à toutes et tous car on ne peut pas limiter la mobilité des gens, leur liberté de se déplacer. On peut, en revanche, la rendre plus intelligente et responsable.